OPPORTUNISTES [04/04]

La famille Saint-Frère est la famille la plus puissante de Sainte-Menehould et de la région. Grands industriels, spécialisés dans la fonte, les Saint-Frère ont prospéré au point de se constituer en même pas un siècle un patrimoine très important. Aujourd’hui, après la mort de son dernier patriarche, les Saint-Frère sont dirigés par Jean, qui dirige également les industries de la famille.
Jean Saint-Frère naquit le 12 janvier 1875 au château Saint-Frère, puissante demeure se situant un peu à l’écart de Sainte-Menehould. Il est le fils de Jean Saint-Frère, premier du nom, aujourd’hui décédé et de son épouse Isabelle. La naissance de Jean est suivie de celle d’Edmond, Agatha et Jules. Jean a toujours eu un caractère dominant, il avait très bien acquis sa position d’ainé au point d’écraser ses frères et sœurs durant leur enfance. Les études de Jean ont été suivies rigoureusement par son père, l’imposant patriarche voulait que son fils soit le parfait héritier pour reprendre sa succession. Bien entendu, Jean fit les meilleures études dans les meilleures écoles parisiennes. Durant cette période, Jean profita de sa vie à la capitale, écumant les cabarets et autres lieux que tous les jeunes étudiants fréquentés à cette époque. Paris était un lieu florissant, un lieu d’innovation où il faisait bon vivre.
Ses études terminées, Jean est rentré à Sainte-Menehould où la vie lui a semblé bien pâle en comparaison avec son séjour parisien. L’homme a fini par rejoindre son père dans l’entreprise familiale et il y a appris toutes les ficelles du métier.
À 25 ans, selon le patriarche, Jean était en âge de se marier et de fonder une famille pour produire des héritiers. L’heureuse élue a été soigneusement choisie par le père de famille et bien entendu, elle est issue d’une riche famille de la région. C’était un mariage de convenance, mais Jean et la future mariée trouvèrent leurs comptes, surtout avec la naissance de leurs enfants. Dans l’entreprise, Jean gravit petit à petit les échelons et il finit par prendre définitivement les rênes, à la mort de son père, des suites d’une crise cardiaque en 1909. En devenant le chef de famille, Jean entendait bien diriger tout son entourage d’une main de fer. En juillet 1914, quand la guerre semblait devenir de plus en plus inévitable en Europe, Jean passa un contrat avec le gouvernement français pour produire des munitions et des obus. L’homme, contre l’avis de ses frères Edmond et Jules, requalifia donc la production de son entreprise et dès la déclaration de guerre entre la France et l’Allemagne, commença à se faire une petite fortune. Depuis, les Saint-Frères sont de plus en plus riches et Jean, qui était loin d’être modeste, continuait de mener un grand train de vie, puisqu’il avait été réformé dès le début de la guerre, pour fournir l’armée en munitions et obus. Chez les Saint-Frère, seul le jeune Jules se trouve actuellement au front.

Suzon est née dans une ferme isolée, non loin de Sens. Deuxième fille d’une famille comprenant six enfants, Suzon s’est toujours sentie différente. Elle aimait les belles choses, elle était orgueilleuse, elle détestait aller à l’église, alors que les autres membres de sa famille sont tous généreux, simples et très croyants. Suzon se considéra vite comme le vilain petit canard de sa famille et son seul soulagement était de se savoir belle. Comme toutes les filles, elle alla à l’école et vécu simplement jusqu’à ses quatorze ans. A cette époque, elle passa son certificat d’étude et pour elle l’école se termina à ce moment-là. Suzon se savait belle et elle savait qu’elle plaisait aux garçons des alentours. Ils étaient nombreux à lui faire la cour et à lui réclamer une danse lors des fêtes. Suzon jouait souvent avec ces garçons, donnant son intérêt à l’un ou à l’autre au grès de ses envies. Son comportement commença à inquiéter son père, qui craignait que sa fille connaisse le déshonneur. Quand elle eut seize ans, ce que Mr Léonard craignait arriva, Suzon tomba enceinte et le comble du comble, le jeune homme en question refusait de l’épouser. Le père de famille prit la décision d’envoyer sa fille à Sainte-Menehould, auprès d’une tante, pour qu’elle puisse accoucher en toute discrétion et se débarrasser de l’enfant dans un orphelinat. Frivole et heureuse de connaître autre chose que la ferme, Suzon fit presque tous les soirs le mur pour sortir en ville et rencontrer à nouveau des hommes. Une mauvaise chute provoqua une fausse couche deux mois après son arrivée et Suzon, en raison de son comportement, fut mise à la porte par sa tante. N’ayant pas d’argent, la jeune fille fut rapidement tentée d’entrer dans la maison close de la ville. Ses charmes plurent beaucoup à la maquerelle et la jeune fille gagna en popularité. Avec son argent, elle s’offrit de belles choses et pour la première fois de toute son existence, Suzon se sentit heureuse. Avec le temps, elle se rapprocha de la maquerelle, la considérant presque comme une mère. Quand elle fut trop âgée, cette dernière délégua de plus en plus de responsabilité à Suzon et quand elle quitta la maison, Suzon devint la nouvelle patronne et nomma la maison close : « Chez Suzon ». Sa famille, Suzon les recroisa de temps en temps. Bien entendu, son statut de maquerelle était caché aux yeux de tous. Suzon savait que si ses frères et sœurs la côtoyaient toujours, c’était bien parce qu’ils lorgnaient sur son argent et qu’ils espéraient pouvoir toucher le pécule que Suzon avait accumulé, au moment de sa mort.
Sa maison close, Suzon la dirige d’une main de fer et elle prend soin de ses filles comme si elles étaient de son sang. Avec la guerre qui frappe le monde, elle est encore plus vigilante et espère également pouvoir gagner beaucoup d’argent.

Cyprum itidem insulam procul a continenti discretam et portuosam inter municipia crebra urbes duae faciunt claram Salamis et Paphus, altera Iovis delubris altera Veneris templo insignis. tanta autem tamque multiplici fertilitate abundat rerum omnium eadem Cyprus ut nullius externi indigens adminiculi indigenis viribus a fundamento ipso carinae ad supremos usque carbasos aedificet onerariam navem omnibusque armamentis instructam mari committat.

Illud tamen te esse admonitum volo, primum ut qualis es talem te esse omnes existiment ut, quantum a rerum turpitudine abes, tantum te a verborum libertate seiungas; deinde ut ea in alterum ne dicas, quae cum tibi falso responsa sint, erubescas. Quis est enim, cui via ista non pateat, qui isti aetati atque etiam isti dignitati non possit quam velit petulanter, etiamsi sine ulla suspicione, at non sine argumento male dicere? Sed istarum partium culpa est eorum, qui te agere voluerunt; laus pudoris tui, quod ea te invitum dicere videbamus, ingenii, quod ornate politeque dixisti.

Cyprum itidem insulam procul a continenti discretam et portuosam inter municipia crebra urbes duae faciunt claram Salamis et Paphus, altera Iovis delubris altera Veneris templo insignis. tanta autem tamque multiplici fertilitate abundat rerum omnium eadem Cyprus ut nullius externi indigens adminiculi indigenis viribus a fundamento ipso carinae ad supremos usque carbasos aedificet onerariam navem omnibusque armamentis instructam mari committat.

Illud tamen te esse admonitum volo, primum ut qualis es talem te esse omnes existiment ut, quantum a rerum turpitudine abes, tantum te a verborum libertate seiungas; deinde ut ea in alterum ne dicas, quae cum tibi falso responsa sint, erubescas. Quis est enim, cui via ista non pateat, qui isti aetati atque etiam isti dignitati non possit quam velit petulanter, etiamsi sine ulla suspicione, at non sine argumento male dicere? Sed istarum partium culpa est eorum, qui te agere voluerunt; laus pudoris tui, quod ea te invitum dicere videbamus, ingenii, quod ornate politeque dixisti.